Manifestation de la CSS près du pont Jacques-Cartier pour une meilleure accessibilité en santé
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Des membres de la CSS lors de la manifestation du 1er avril à Longueuil [Photo : CSS] |
Des centaines de manifestants de la Coalition Solidarité santé (CSS) se sont réunis ce matin de chaque côté du pont Jacques-Cartier, à Montréal et Longueuil, pour dénoncer « les fausses promesses faites par le ministre Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux ».
Profitant du 1er avril, la CSS manifestait ce matin pour que « l'accessibilité en santé ne soit pas qu'un poisson d'avril », en indiquant selon elle que les promesses de la réforme du ministre de la Santé ont été perdues dans la restructuration du système de santé. Cette restructuration, faite à travers la nouvelle agence de gestion Santé-Québec, semble vouloir « privatiser le réseau public » plutôt que de le décentraliser et d'assurer la pérennité, selon le regroupement syndical. En effet, la CSS dénonce une explosion de l'offre des services de santé à but lucratif, alors que le milieu public se « détériore » année après année. « La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l'accessibilité et l'universalité des soins et services. C'est inacceptable », tranche le syndicat par voie de communiqué.
Sophie Verdon, coordonnatrice à la CSS, indique que la mauvaise accessibilité aux services de soins et de santé serait une des causes de cet exode des patients vers le domaine privé. « On avait promis un médecin de famille à tout le monde pratiquement. Là ce qu'il se passe, c'est que y'a des gens qui sont inscrits comme s'ils avaient un médecin de famille, mais quand ils essaient d'avoir une rendez-vous avec ce médecin de famille-là, c'est pratiquement impossible voire impossible. Donc dans le tableau de gestion du gouvernement, la personne a été inscrite statistiquement comme ayant un médecin, mais dans les faits elle n'y a pas accès », dit-elle.
Une autre promesse baffouée par le ministère de la Santé, serait la décentralisation des services de santé. Selon Mme Verdon, Santé Québec a amené une augmentation de « travailleurs dans les bureaux », causant une rupture de communication entre les gens sur le terrain et les fonctionnaires. « C'est comme si un pallier a été rajouté contrairement à ce qu'on nous avait fait miroiter avec Santé Québec », lance-t-elle.
Cela dit, la CSS demande un système de santé gratuit, universel et accessible pour tous, à travers un rapatriement complet des ressources en santé vers le domaine public et une démocratisation du système, afin de donner la parole aux citoyens et de donner plus dd'importance aux réalités régionales.
Rappelons que le ministre Christian Dubé, s'est lui-même dit insatisfait de certains aspects du projet de Santé-Québec, mis sur la table en été 2023 avec le projet de loi numéro 15. Plus tôt aujourd'hui, il annonçait un ajout d'amendements au projet de loi 83, qui vise à obliger les nouveaux médecins à pratiquer pendant au moins cinq ans dans le domaine public avant d'envisager un départ au privé. Il souhaite ainsi arrêter le va-et-vient des médecins du privé au public. Selon Mme Verdon, cette mesure est une bonne nouvelle, mais comme le parti Libéral du Québec (PLC), elle estime qu'il s'agit d'une demi-mesure.