Un front commun pour la sécurité alimentaire face aux tarifs américains
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Les Jardins Cousineau, la plus grande ferme de brocoli au Canada, située à Saint-Constant [Photo : MRC de Roussillon] |
Plusieurs associations, dont l'Union des producteurs agricoles (UPA) et l'Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ), font front commun pour demander aux gouvernement du Québec et du Canada de prioriser la sécurité alimentaire dans leur réponse aux tarifs américains.
Réunies en conférence de presse à Longueuil, les instances de ce front commun ont appelé les gouvernements à prioriser le secteur agricole « dans toutes leurs réflexions, discussions et décisions portant sur les tensions commerciales avec les États-Unis », en rappelant que les milieux agroalimentaires et de la transformation alimentaire totalisent plus de 127 000 emplois au Québec, en plus d'avoir contribué 13,4 G$ au PIB en 2023, et d'avoir représenté 3 G$ d'investissements dans la même année.
La situation préoccupe les organisations, autant du côté américain que du côté canadien. Des tarifs douaniers américains sur les marchandises en provenance du Canada affecteraient tous les secteurs qui se fient à leurs exportations vers le sud, notamment chez les producteurs de fruits et légumes, de céréales et de boulangerie, de viande, de pommes de terre, de produits d'érable et de boissons. Cela dit, des contre-tarifs de notre côté de la frontière viendraient aussi avec leur lot négatif, car « l’agriculture et la transformation alimentaire importent des États-Unis une multitude d’intrants (engrais, fertilisants, emballages, équipements, tracteurs, ingrédients, etc.) essentiels aux activités de production (environ 2 G$ par année) et de transformation ».
Le front commun souhaite donc que le gouvernement exclut ces marchandises de ses mesures de représailles, tout en appliquant d'autres mesures, telles que de « garantir l’arrivée sans encombre des travailleurs étrangers temporaires », qui occupent une bonne partie des effectifs en agriculture, ainsi que de « faire connaître les mécanismes en vertu desquels une aide financière directe serait attribuée aux entreprises pénalisées par le conflit tarifaire », car les entreprises agroalimentaires « doivent rapidement savoir à quoi s’en tenir ».