Protection des berges du Saint-Laurent : le montant de l'action collective porté à 239 M$
Photo : Comité pour la protection des berges du Saint-Laurent |
Grâce à un récent jugement de la Cour supérieure, le montant de l’action collective pour la protection des berges du Saint-Laurent passera de 50M$ à 239M$.
Cette action collective, menée par l’Organisme pour la protection des Berges du Saint-Laurent contre le gouvernement du Canada, vise à ce que ce dernier reconnaisse sa responsabilité en lien avec l’érosion des berges dans le secteur de Varennes, de Contrecoeur et de Verchères, qui est causée principalement par le trafic maritime sur le fleuve.
On reproche au gouvernement fédéral de gérer « le chenal de la voie maritime du Saint-Laurent en face de ces municipalités sans égard à l’érosion causée par le passage des bateaux qui y circulent 12 mois par année ». En effet, les résident du secteur ont constaté que les dommages causés par le passage des bateaux sur leurs propriétés ainsi que sur les îles environnantes s'accumule avec le temps. Le corridor fluvial près des trois villes est également particulièrement étroit, ce qui intensifie le phénomène.
Il faut souligner que le gouvernement du Canada avait initialement reconnu sa responsabilité à l'égard de l'érosion dans les années 60, et avait érigé des ouvrages de protection le long de certains terrains les plus affectés par le phénomène. Cependant, son programme de protection des berges du Saint-Laurent a été abandonné en 1997, et ses ouvrages de protection sont devenus désuets avec les années.
Les conséquences du phénomène ont donc recommencé à se faire sentir dans le secteur, et plusieurs propriétaires de terrains ont été laissés à eux-mêmes, selon la firme Laurendeau Rasic, qui représente l'action collective, et qui qualifie les actions du gouvernement d'un désengagement envers les citoyens riverains concernés.
La présidente du Comité pour la protection des berges du Saint-Laurent (CPBSL), Mme Micheline Lagarde, témoigne elle-même des dégâts que cause le trafic maritime sur son terrain : « J'avais un mur de protection, et aujourd'hui il est complètement détruit, alors à chaque fois qu'il y a des navires qui passent, les vagues viennent manger la terre. Avec les niveaux d'eau, et surtout en hiver avec la glace, ça endommage de plus en plus. »
Cela dit, « l’action collective réclame un dédommagement pour les pertes de terrain ou pour les dépenses encourues pour la protection des berges ». On demande aussi au tribunal « de déclarer que l’obligation du gouvernement fédéral envers les propriétaires riverains est une obligation continue et non pas limitée à la durée de vie des ouvrages de protection ». Les résultats de l'action collective pourraient bénéficier aux citoyens riverains, mais aussi aux municipalités du secteur.
La demande de dédommagement en question a été augmenté à 239 M$ après que les avocats de Laurendeau Rasic aient fait valoir les résultats du rapport de la société Terraformex, qui estime que « le montant requis pour protéger les berges est significativement plus élevé qu’initialement estimé, sur l’ensemble du territoire couvert par l’action collective ».
Actif depuis 2019, le CPBSL s'est d'ailleurs réjouit de la nouvelle, en soulignant le travail du député de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères, Xavier Barsalou Duval, qui a fait avancer le dossier à la Chambre des communes. Ce dernier siège sur le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités (TRAN), qui a publié un rapport en avril 2023 recommandant que « le gouvernement du Canada rétablisse un programme de protection des berges dans les secteurs du fleuve Saint-Laurent. »